1983 – Polydor, 815 300-2 (1 CD)
10 titres – 43:52 min
1/ Dès que le vent soufflera (Renaud Séchan)
2/ Deuxième génération (Renaud Séchan)
3/ Pochtron ! (Renaud Séchan)
4/ Morgane de toi (Renaud Séchan/Franck Langolff)
5/ Doudou s’en fout (Renaud Séchan)
6/ En cloque (Renaud Séchan)
7/ Ma chanson leur a pas plu (Renaud Séchan)
8/ Déserteur (Renaud Séchan)
9/ Près des autos tamponneuses (Renaud Séchan / Franck Langolff)
10/ Loulou (Renaud Séchan)
En 1983 sort le septième album de Renaud, celui de la consécration. C’est le dernier album réalisé pour Polydor, et cette fois-ci on lui a donné les moyens de faire ce qu’il veut, et cela s’entend. La production est bien meilleure que sur ses albums précédents, la musique un peu plus variée et plus intéressante, même la voix de Renaud semble plus ferme. Bref au niveau musical proprement dit, c’est la première fois que Renaud atteint ce niveau.
Les thèmes abordés ont changé aussi, Renaud ne semble plus vouloir « détruire la société », et son discours anarchiste s’est un peu calmé. Il s’intéresse désormais plus au bonheur de sa fille Lolita, et veut lui construire un monde propre et heureux. Ainsi « Morgane de toi » parle de cet amour paternel, du désir de Renaud de protéger sa fille. La mélodie à la guitare et au piano est absolument imparable, c’est quasiment la première fois que j’écoute un titre de Renaud pour la musique. Mais le message est toujours présent : « T’entends pas c’ bruit, c’est le monde qui tremble / Sous les cris des enfants qui sont malheureux ».
De même « Déserteur » (calquée sur la chanson du même nom de Boris Vian) et son thème écologiste / anti-militariste montre bien quel lendemain Renaud veut pour sa fille.
C’est donc un album plein de douceur et de poésie que livre ici le chanteur. « En cloque » et l’admiration de Renaud pour sa femme, « Doudou s’en fout » ou les vacances comme remède face à la bêtise quotidienne. « Deuxième génération » renoue avec la politique et les évidentes préoccupations sociales de Renaud, qui même s’il a une famille n’oublie pas sa banlieue.
Comme d’habitude, on retrouve l’humour des textes avec par exemple « Dès que le vent soufflera » : « C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme, tatatin … » ou « allerons … de requin ». Renaud joue toujours avec ses mots et ses tournures de phrases si particulières. Personnellement j’adore cette phrase de « Deuxième génération » : « On n’y a mis la tête contre une brique / Que même la brique elle a eu mal ». Même si le sujet traité n’est pas drôle, Renaud a le mérite de savoir raconter des choses dures sans tomber dans le larmoyant, peut-être parce qu’il a vécu les situations qu’il décrit.
En tout cas en 1984 Renaud est présent partout. « Morgane de toi », se vend à plus à un 1.5 millions d’exemplaires et Renaud inaugure le Zénith flambant neuf en donnant une série de concerts qui attirent 75000 spectateurs.