Renaud – Laisse Béton

Renaud Laisse Béton
Renaud Laisse Béton

1977 – Polydor, 825 348-2 (1 CD)

12 titres – 35:11 min

1/ Laisse béton (Renaud Séchan)
2/ Le blues de la porte d’orléans (Renaud Séchan)
3/ La chanson du loubard (Muriel Huster / Renaud Séchan)
4/ Je suis une bande de jeunes (Renaud Séchan / Francois Bernheim)
5/ Adieu minette (Renaud Séchan)
6/ Les charognards (Renaud Séchan)
7/ Jojo le démago (Renaud Séchan)
8/ Buffalo débile (Renaud Séchan)
9/ La boum (Renaud Séchan)
10/ Germaine (Renaud Séchan)
11/ Mélusine (Renaud Séchan)
12/ La bande à Lucien (Renaud Séchan)

Ce deuxième album de Renaud est une véritable collection de petits bijoux d’ironie, mordante ou tendre, parfois cruelle, mais toujours juste. Dès le premier morceau (« Laisse beton », devenu un classique, voire même une expression du langage courant), le ton est donné. On retrouve Renaud le banlieusard. Il a bien changé de look depuis « Amoureux de Paname » deux ans plus tôt, mais son quartier et ses fréquentations sont restés les mêmes visiblement. La mob, le perfecto et les loubards de sa zone, tout y est : le personnage de « Renaud le loubard » est forgé et restera inébranlable pendant des années.

C’est avec son humour décalé que Renaud parle de ce paysage quotidien. Ainsi il revendique l’indépendance pour le 14e arrondissement de Paris dans « Le Blues de la Porte d’Orléans », fonde une bande à lui tout seul et gère les problèmes de cohabitation entre ses différentes personnalités (« Je suis une bande de jeunes ») ou bien narre ses conquêtes féminines sur fond de jeux de mots à deux kopecks qui me font personnellement hurler de rire. Ainsi « Mélusine », « Adieu Minette » et « La Boum » font preuve d’un humour décapant, parfois proche du sarcasme, mais toujours teinté de blagues quasi-potaches.

Malgré cet humour omniprésent la détresse des gens n’échappe pas à Renaud, c’est bien au contraire sa principale préoccupation. « La chanson du loubard », « Buffalo Débile », « Germaine » et « La bande à Lucien » en sont autant d’exemples. Mention spéciale à « Charognards », histoire vraie de braqueurs abattus par la police et que les passants dénigrent et insultent. Renaud a vraiment assisté à cette scène choquante, et a écrit la chanson tout de suite après en rentrant chez lui.

« Laisse Beton » (parfois appelé « Place de ma mob ») est donc directement dans la lignée d' »Amoureux de Paname », que ce soit au niveau des thèmes abordés ou de la composition musicale. Renaud confirme ici son engagement politique et son style d’écriture, fraîche mais toujours impitoyable.

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