Renaud – Paris-Provinces aller-retour

1996 – Virgin france (2 CD) – 29 titres – 140:24 min

CD 1 : 1/ La ballade de Willy Brouillard (5:36) – 2/ Deuxième génération (4:40) – 3/ Doudou s’en fout (5:00) – 4/ En cloque (4:12) – 5/ L’aquarium (4:48) – 6/ Le sirop de la rue (4:26) – 7/ Le petit chat est mort (4:29) – 8/ La pêche à la ligne (3:32) – 9/ Adios Zapata ! (4:53) – 10/ C’est quand qu’on va où ? (4:33) – 11/ Le mauvais sujet repenti (Brassens) (2:47) – 12/ Son bleu (4:22) – 13/ Fatigué (5:54) – 14/ A la Belle de mai (5:08) – 15/ La médaille (2:44) – 16/ Dans mon HLM (7:44) – CD 2 : 1/ La chanson du loubard (4:45) – 2/ Dès que le vent soufflera (4:20) – 3/ La teigne (3:40) – 4/ Marche à l’ombre (3:45) – 5/ Déserteur (4:20) – 6/ Socialiste (3:30) – 7/ Morts les enfants (5:38) – 8/ Il pleut (3:30) – 9/ Je suis un voyou (Brassens) (3:10) – 10/ Marchand de cailloux (4:38) – 11/ Mon amoureux (5:12) – 12/ Le pot pourri (14:21) – 13/ Hexagone (6:40)

Enregistré à Paris (à la Mutualité), Bognols sur Ceze, Carcassonne et Lyon.

De novembre 1994 (avec la sortie de « La Belle de mai ») à fin 1995 (et la sortie de « Renaud chante Brassens »), Renaud ne s’est pas reposé un seule seconde. Il a tout d’abord supervisé la compilation de ses meilleurs titres pour les deux best-of « The meilleur of Renaud » et « The very meilleur of Renaud », puis la mise au point du coffret réunissant l’intégrale de ses vingt albums. Au milieu de toutes ces sorties d’albums, il trouve tout de même le temps de parcourir la France pour pas moins de 150 concerts, et d’enregistrer plusieurs de ces prestations qui voient le jour en 1996 sur ce double album live.

Sept ans après le live « Renaud Tour 89 – Visage pâle rencontrer public », Renaud a deux albums de plus à son actif (« Marchand de cailloux » sorti en 1991 et « A la Belle de mai » en 1994), ce qui lui permet d’étoffer encore un peu son répertoire (comme si c’était nécessaire !).

C’est donc tout naturel que son spectacle se focalise en premier lieu sur les titres de son dernier disque, et c’est donc quasiment tout « A la Belle de mai » qui est joué sur scène avec pas moins de neuf titres sur douze (« La ballade de Willy Brouillard », « A la belle de Mai », « C’est quand qu’on va où ? », « Le sirop de la rue », « Le petit chat est mort », « Adios Zapata ! », « Son bleu », « Mon amoureux » et « La médaille »). Par contre seulement deux titres de « Marchand de cailloux » ont droit de citer (« Marchand de cailloux » et « L’aquarium »), peut-être parce que Renaud s’est rendu compte que cet album était sans doute le plus faible de sa carrière.

Toujours est-il qu’au cours de ces deux heures vingt de concert on revisite largement la discographie du « chanteur énervant ». La première partie de l’album, enregistrée à la Mutualité à Paris, se focalise principalement sur les titres récents. L’interprétation est intimiste dans cette salle aux dimensions humaines, Renaud laisse le public chanter, et pour une fois sur un live de Renaud on entend véritablement tout le discours de l’artiste à la foule. Rien ne semble coupé, et l’on est vraiment plongé au milieu du concert. Le disque s’achève sur une superbe interprétation de « Dans mon HLM », un des grands classiques de Renaud, où tout le monde chante avec lui.

Le deuxième disque retrace quant à lui une partie des excursions de Renaud en province, et pour notre plus grand plaisir les incursions dans la discographie plus ancienne du chanteur se multiplient. On notera surtout le pot pourri de chansons acoustiques (Renaud seul avec sa guitare et le public comme choeurs) rarement jouées (ou en tout cas pas comme cela). Ainsi « Rita (chanson d’amour) », « Laisse béton », « Chanson pour Pierrot », « It is not because you are », « Les charognards », « Où c’est qu’j’ai mis mon flingue ? », « P’tite conne » et le magnifique « Morgane de toi » retrouvent une seconde jeunesse dans les bras de ce public aux anges prêt à tout pour suivre Renaud.

Autre grand moment, l’interprétation de deux chansons de Brassens (« Le mauvais sujet repenti » et « Je suis un voyou »), qui apparaitront fin 1995 (donc après les enregistrements présentés ici) sur le disque hommage de Renaud envers son maître à penser et à chanter. Il est toujours agréable de découvrir de nouveaux titres en concert avant même leur parution sur album, tout spécialement quand il s’agit de reprises.

Enfin l’album se clôt comme le premier disque par un classique, « Hexagone » cette fois-ci, où Renaud et le public ne font plus qu’un sur cette mythique chanson, pour plus de sept minutes de bonheur.

Cet album représente sans doute un des grands moments de Renaud sur scène. Les titres interprétés sont bien mieux chantés que sur le disque « Renaud Tour 89 – Visage pâle rencontrer public », où Renaud semblait réellement avoir de gros problèmes de voix. De plus le contact avec le public est ici plus audible que jamais, et le choix de petites salles pour l’enregistrement renforce encore ce sentiment de proximité avec la scène. Renaud prouve une fois encore que ces dernières années il est meilleur sur scène que sur album !

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